Flûte ou coupe : dans quel verre boire le champagne ?

Isabelle Curet

Publié le : 11/11/15 16:37

©Archie Campbell/Creative Commons

Plus qu'une histoire de mode, une affaire de goût à sublimer.

Pour couper court à une croyance très répandue, non, la première coupe de champagne n’a été moulée ni sur le sein de Marie-Antoinette, ni sur celui de la marquise de Pompadour, la favorite de Louis XV ! Les fétichistes en prendront pour leur grade. Ces rumeurs ont sans doute été répandues pour accoler, à ces femmes puissantes, une image décadente. Peu importe la légende, la coupe de champagne, très populaire jusque dans les années 30, a peu à peu été supplantée par la flûte dans le cœur des Français. Une question avant tout pratique. Pas facile lors de cocktails ou de soirées de se faufiler entre les invités, une coupe de champagne à la main, sans la renverser ! Mais gustativement parlant, entre la coupe et la flûte, laquelle faut-il choisir ?

La quête du verre à champagne

Trouver le verre parfait, telle est la quête menée depuis des décennies par des œnologues, chefs de cave, sommeliers ou verriers. Ils sont d'accord sur les grands principes. Il faut avoir un verre avec un gobelet d'une dimension suffisante pour une bonne dispersion des arômes et une surface au contact de l'air point trop étroite par rapport au volume pour profiter de l'effet de l’oxygène sur le champagne. Car c'est au contact de l'oxygène que les arômes évoluent. Exit donc la flûte trop étroite et trop droite ou la coupe trop large qui éparpille les arômes.

Le rôle de la bulle

 

 

Un verre à vin en forme de ballon de rugby semble correspondre à ce descriptif. Hélas, les verres à vin n'ont pas ce piqué, cette pointe au fond du verre qui caractérise la flûte à effervescent. Or il est nécessaire pour que le champagne travaille davantage et que les remontées de bulles durent plus longtemps. Car la bulle joue deux rôles primordiaux : elle évacue le gaz carbonique dissous dans le champagne en grande quantité et apporte avec elle en surface des molécules aromatiques.

Le verre parfait

 

Les trois verres de Philippe Jamesse

On favorisera donc des flûtes à champagne bien plus larges que les modèles standard, avec un gobelet un peu ovoïde et des bords refermés. Une forme qui facilite la dégustation et permet de mieux restituer les arômes. Si vous avez envie de vous faire plaisir, sachez que Philippe Jamesse, le sommelier du restaurant doublement étoilé Les Crayères à Reims, la capitale du champagne, a créé trois verres dédiés à ce luxueux breuvage. Trois verres entre la flûte et le verre à vin pour trois expériences de dégustation différentes. 

Alors, je vous sers une coupe ? Eh oui, l'expression, elle, reste immuable, quel que soit le contenant dans lequel on vous offrira du champagne.